Collection: Livre 1 dans la collection Novels
Rating: ****
Étiquettes: FR-SciFi, Lang:fr
Résumé:
Sahil, jeune déserteur de l'armée afghane,
réfugié à Paris, est recruté pour
exécuter une jeune femme, un vendredi 13. Se rendant
compte qu'il est victime d'une machination, Sahil va peu à
peu se retrouver embarqué dans une folle
équipée, en compagnie d'une adoratrice de Satan et
d'une fillette rom mystérieuse, pourchassé par des
Russes qui ont vendu leur âme au Diable.
Né en 1955, Pierre BORDAGE vient de signer son 45e
roman. Les Guerriers du silence remporte le grand prix de
l'imaginaire en 1994 tandis que le prix Paul Féval de la
littérature populaire récompense Les Fables de
l'Humpur en 1999. Ce conteur hors pair s'inspire beaucoup des
grandes mythologies. Ils vivaient comme des rats.
Né en 1955, Pierre Bordage vient de signer son
quarante-cinquième roman. Les Guerriers du Silence
remporte le Grand Prix de l'Imaginaire en 1994 tandis que le
prix Paul Féval de la littérature populaire
récompense Les fables de L'Humpur en 2000. Ce conteur hors
pair s'inspire beaucoup des grandes mythologies.
Extrait
Vêtements noirs, teints blafards, bijoux en forme de
croix, d'étoiles à cinq branches, de têtes de
mort ou de corbeaux. Des adorateurs de Satan. Ils
ressemblaient, avec leurs grands yeux cernés de noir,
à ces étranges animaux, les lémuriens, que Sahil
avait un jour observés dans un zoo. Si les
décolletés vertigineux, les bas troués et la
peau laiteuse des filles troublaient le jeune Afghan, leur
hospitalité conjuguée à son sens de l'honneur
lui ordonnait de garder les mains et les yeux dans ses poches.
L'une d'elles lui jetait des regards dérobés et
fréquents. Elle portait une robe ample qui masquait ses
formes généreuses et se faisait appeler Ten - un
diminutif de Ténébreuse. Sa coiffure lui donnait
l'air d'un oiseau des plaines tropicales : longue chevelure
d'un noir profond aux reflets mauves, crête et mèches
rouges et bleues de longueur inégale, tempes rasées.
Deux pierres sombres incrustées dans sa peau, l'une sur la
tempe, l'autre sous le menton. Lèvres fardées de
noir. Yeux d'un vert passé, comme une eau brouillée
par la vase.
Il dormait à l'écart sur des couvertures et des bouts
de cartons empilés. Il partageait leurs repas, le plus
souvent composés de sandwichs, de chips et de gâteaux
secs accompagnés de sodas. Il évitait seulement tout
ce qui pouvait contenir du porc et regrettait les repas
traditionnels préparés par Lamir dans les allées
du square Villemin surnommé le petit Kaboul. Il n'avait
pas mis le nez à l'extérieur depuis un bon moment -
une semaine, peut-être davantage, il avait perdu le compte
des jours.
L'un des garçons de la bande, Méphisto, s'était
un jour pointé au square pour fourguer de
l'héroïne. Les réfugiés et quelques membres
de leur comité de soutien lui étaient tombés
dessus ; Sahil était intervenu avec énergie pour lui
éviter une correction. Méphisto, très pâle
sous son maquillage, l'avait remercié en lui disant que,
s'il avait le moindre problème, il pourrait toujours venir
zoner dans leur squat. Lorsque la préfecture avait
décidé de fermer manu militari le petit Kaboul et
d'expulser les Afghans en situation irrégulière,
Sahil s'était souvenu de l'adresse lâchée à
la volée par le garçon : des galeries souterraines et
une cave quelque part dans le 20e arrondissement, non loin du
Père Lachaise où les satanistes projetaient de
célébrer le prochain vendredi 13. Son intrusion dans
leur antre les avait inquiétés et il avait fallu une
plaidoirie de Méphisto pour dissiper l'hostilité des
autres. Ils ne l'avaient pas franchement accepté, mais,
puisqu'il avait volé au secours de l'un d'entre eux, ils
l'avaient toléré. Ils lui avaient expliqué qu'il
devait se tenir à carreau ou se chercher une autre
planque. Pas question d'attirer sur eux l'attention des flics :
on viendrait de toute l'Europe assister à la
représentation qu'ils préparaient depuis longtemps.
Un truc unique.Biographie de l'auteur