Collection: Livre 1 dans la collection Novels
Rating: Pas de note
Étiquettes: FR-Roman, Lang:fr
Résumé:
Meursault, le narrateur, employé de bureau
algérois, apprend la mort de sa mère. Il prend
l'autobus pour se rendre à l'asile où elle a fini ses
jours et assiste avec indifférence à la veillée
et à l'enterrement. Le lendemain, samedi, il rencontre
Marie dans un établissement de bains, l'emmène au
cinéma et passe la nuit avec elle. Le dimanche
s'étire dans l'ennui et le désoeuvrement. Meursault
retrouve son bureau et ses voisins: Céleste le
restaurateur, le vieux Salamano qui bat son chien, et Raymond
Sintès, dont on dit dans le quartier qu'il «vit des
femmes». Celui-ci demande à Meursault de rédiger
une lettre destinée à une femme qui l'a trompé.
Le samedi suivant, Meursault se rend à la plage avec
Marie. Au retour, ils assistent à une scène violente
au cours de laquelle Raymond frappe sa maîtresse. La
police étant intervenue, Meursault accepte de
témoigner en faveur de Raymond ... Meursault et Marie vont
passer le dimanche à la plage, avec Raymond. Deux Arabes
les ont suivis. L'un est le frère de la femme que Raymond
a maltraitée. Une dispute éclate: Raymond est
blessé d'un coup de couteau. Un peu plus tard, par une
chaleur accablante, il revient provoquer son agresseur.
Meursault, qui lui, a pris son revolver par précaution, se
retrouve seul face à l'Arabe. Aveuglé par le soleil
et l'éclat du couteau que celui-ci a sorti de sa poche, il
tire sur lui... Albert Camus s'explique dans une dernière
interview, en janvier 1955: «J'ai résumé
L'Étranger, il y a longtemps, par une phrase dont je
reconnais qu'elle est très paradoxale : “Dans notre
société tout homme qui ne pleure pas à
l'enterrement de sa mère risque d'être condamné
à mort.” Je voulais dire seulement que le héros
du livre est condamné parce qu'il ne joue pas le jeu. En
ce sens, il est étranger à la société
où il vit, où il erre, en marge, dans les faubourgs
de la vie privée, solitaire, sensuelle. Et c'est pourquoi
des lecteurs ont été tentés de le
considérer comme une épave. On aura cependant une
idée plus exacte du personnage, plus conforme en tout cas
aux intentions de son auteur, si l'on se demande en quoi
Meursault ne joue pas le jeu. La réponse est simple : il
refuse de mentir.» (...) «Meursault, pour moi, n'est
donc pas une épave, mais un homme pauvre et nu, amoureux
du soleil qui ne laisse pas d'ombres. Loin qu'il soit
privé de toute sensibilité, une passion profonde
parce que tenace, l'anime : la passion de l'absolu et de la
vérité. Il s'agit d'une vérité encore
négative, la vérité d'être et de sentir,
mais sans laquelle nulle conquête sur soi et sur le monde
ne sera jamais possible.» (...) «On ne se tromperait
donc pas beaucoup en lisant, dans L'Étranger, l'histoire
d'un homme qui, sans aucune attitude héroïque,
accepte de mourir pour la vérité. Il m'est
arrivé de dire aussi, et toujours paradoxalement, que
j'avais essayé de figurer, dans mon personnage, le seul
Christ que nous méritions. On comprendra, après mes
explications, que je l'aie dit sans aucune intention de
blasphème et seulement avec l'affection un peu ironique
qu'un artiste a le droit d'éprouver à l'égard
des personnages de sa création.»