— Vous voyez maintenant ? s’écria Septach Melayn. Les tentes ? Les flotteurs ? N’est-ce pas Dantirya Sambail là-bas ? Venez, avant qu’il disparaisse encore !
Il ne savait pas réellement ce qui s’était passé ni pourquoi, car la Dame ne l’accompagnait plus en pensée. La seule certitude était que le camp du Procurateur qui, un moment auparavant, avait été de nouveau recouvert par un voile d’invisibilité venait de réapparaître devant leurs yeux stupéfaits, grands ouverts, sans défense. Septach Melayn savait que le moment était venu de régler définitivement les choses. Une autre occasion ne se présenterait peut-être plus.
Septach Melayn trouvait curieux que les barrières protégeant le campement soient tombées si facilement, mais il se doutait que l’affaire n’avait pas été simple, qu’un combat invisible et acharné avait permis de lui ouvrir la voie.
— Là… oui, fit Navigorn, abasourdi. Je vois le campement. Mais comment…
— C’est l’œuvre de Prestimion, coupa Septach Melayn. Je le sens, il est près de nous maintenant ! Venez, compagnons ! Vite !
Il s’élança dans la clairière, l’épée à la main, encadré par Gialaurys et Navigorn. Les soldats qui les accompagnaient descendirent de leurs flotteurs et leur emboîtèrent le pas. Ce ne serait pas une bataille conventionnelle, mais un coup de main, un raid sauvage et brutal.
— Trouvez le Procurateur ! rugit Gialaurys d’une voix de tonnerre. Lui d’abord !
— Mandralisca aussi ! s’écria Septach Melayn. Ces deux-là ne doivent pas s’échapper !
Mais où étaient-ils ? Une confusion totale régnait dans le campement où des soldats ahuris, en plein désarroi, couraient en tout sens dans un grand tumulte. Comment trouver quelqu’un dans cette mêlée ?
Quand ils pénétrèrent dans le campement, un vieillard décharné, au visage parcheminé, qui était étendu par terre, se releva péniblement et s’avança vers eux d’un pas incertain. Il avait un regard terne, presque vide ; un côté de son visage était déformé, la peau tirée vers le bas, comme s’il avait été récemment victime d’une attaque. Un appareil métallique était posé sur sa tête, un instrument de magie, peut-être. Il émettait des sons à peine articulés, inintelligibles, des propos incohérents. Il tendit des mains tremblantes vers Navigorn qui était le plus près de lui ; Navigorn l’écarta avec mépris et le projeta au sol comme un tas de vieux chiffons.
— Vous ne l’avez pas reconnu ? s’écria Gialaurys. C’est Barjazid ! C’est lui qui est la cause de tout ce gâchis. Du moins ce qui reste de lui.
Il se retourna pour achever le vieillard, mais Septach Melayn, toujours aussi vif, avait déjà mis un terme à ses souffrances d’un coup de poignet désinvolte.
— Je crois voir Mandralisca là-bas, fit Navigorn, le bras tendu vers le fond de la clairière.
De fait, le goûteur du Procurateur longeait fébrilement le mur de manganozas dans l’espoir de trouver une ouverture pour s’enfuir.
— Il est à moi ! lança Navigorn en se ruant vers lui.
— Là-bas s’écria Septach Melayn. Le Procurateur ! Qu’on me le laisse !
À une cinquantaine de mètres, Dantirya Sambail le regardait en souriant dans le tumulte du champ de bataille qu’était devenu son campement. Vêtu d’une simple tunique de toile retenue par une ceinture, chaussé de bottines de cuir souple à bout pointu, il ne semblait pas équipé pour le combat. Mais il avait ramassé quelque part un gros sabre et un poignard à lame mince et longue. Une arme dans chaque main, il fit signe à Septach Melayn d’avancer pour l’affronter en combat singulier. Les yeux violets brillant dans le visage mafflu et rougeaud du Procurateur le regardaient avec ce qui ressemblait à une profonde tendresse.
— Très bien, fit Septach Melayn. Voyons qui de nous est le meilleur, Dantirya Sambail.
Ils avancèrent lentement l’un vers l’autre, chacun fixant son adversaire comme s’il n’y avait eu personne autour d’eux. Le Procurateur tenait le stylet de la main droite, le sabre de la gauche. Septach Melayn s’en étonna ; à sa connaissance, Dantirya Sambail était droitier et un bon gros sabre était son arme préférée. Que manigançait-il ? Voulait-il essayer d’écarter l’épée de son adversaire d’un grand moulinet pour viser le cœur avec son poignard ?
Aucune importance ; il ne réussirait pas. Septach Melayn avait la conviction que le moment était enfin venu de débarrasser la planète de ce monstre.
— Sur le champ de bataille de Thegomar Edge, vous aviez aussi deux armes pour affronter Prestimion, si je ne me trompe, lança Septach Melayn d’un ton cordial. Vous aviez une hache, n’est-ce pas, et aussi un sabre ? Mais il a quand même pris le meilleur sur vous, à ce qu’il paraît.
Les deux hommes tournaient l’un autour de l’autre, cherchant à se placer au mieux. Le Procurateur était plus lourd et plus fort. Septach Melayn plus jeune et plus rapide ; il avait une allonge supérieure.
— Oui, il a pris le meilleur sur vous et vous a accordé la vie sauve. Mais je ne suis pas Prestimion, Dantirya Sambail. Quand je prendrai le meilleur sur vous, ce sera la fin. Et pas trop tôt.
— Vous parlez trop, avec vos frivolités et vos bouclettes ! Vous n’êtes qu’un dandy puéril !
— Un dandy ? Peut-être. Mais puéril, Dantirya Sambail ? Puéril ?
— C’est ce que vous êtes. Approchez, Septach Melayn. Voyons enfin ce que vous êtes capable de faire avec une épée !
— Je consens de grand cœur à vous faire une démonstration.
Septach Melayn, s’avança, ouvrant volontairement sa garde pour encourager le Procurateur à dévoiler son jeu. Mais Dantirya Sambail se contenta de se déplacer en crabe, brandissant le stylet et le sabre comme s’il ne savait pas lui-même quelle arme utiliser. Septach Melayn allongea une botte élégante, pour le simple plaisir de montrer au Procurateur l’éclat du soleil sur sa lame rapide comme l’éclair. Dantirya Sambail hocha la tête en souriant.
— Bien joué, mon garçon, très bien. Mais vous n’avez pas fait couler le sang.
— Jamais quand je décide de frapper dans le vide. Maintenant, regardez bien.
Le moment était venu de faire appel à toutes ses qualités d’escrimeur pour mettre rapidement un terme au combat. Il n’avait aucune envie de jouer avec le Procurateur ; cet homme avait déjà échappé trop souvent à la fin qu’il méritait. Prestimion lui avait offert la possibilité d’en finir : à lui d’achever la tâche. Pas question d’un duel dans les règles, pas question de lui laisser la possibilité d’élaborer une nouvelle traîtrise.
Septach Melayn repartit à l’attaque, feinta négligemment sur la gauche, étouffant un petit rire en voyant Dantirya Sambail prendre cela pour une vraie botte. Tandis que le Procurateur parait le coup avec son sabre, Septach Melayn déplaça sa lame et enfonça la pointe dans la chair du bras qui tenait le poignard. La vue du sang alluma dans les yeux magnifiques du Procurateur une étincelle de fureur et peut-être de peur. Avec un hurlement rageur, il se rua sur son adversaire et abattit son sabre. Un coup à couper un homme en deux, que Septach Melayn esquiva avec aisance. Avec un charmant sourire, il poussa une botte à gauche, plia proprement le poignet et glissa la lame entre les côtes de Dantirya Sambail, l’enfonçant jusqu’à ce qu’il soit certain d’avoir atteint le cœur.
Voilà, se dit Septach Melayn. C’est fait. Ce puits de méchanceté ne fera plus de mal à personne.
Ils restèrent un moment tout près l’un de l’autre. Le Procurateur s’appuyait sur lui, respirant difficilement. Puis il sembla ne plus respirer du tout. Un frisson parcourut son corps à la manière d’une éruption volcanique qui fait trembler le sol et un jet de sang vermeil sortit de ses lèvres. Le Procurateur ne bougeait plus, tel un poids mort contre Septach Melayn qui tendit le bras pour retirer le sabre de la main inerte. L’arme tomba ; Septach Melayn poussa le Procurateur qui bascula sur le côté.
— Un dandy puéril, oui, murmura Septach Melayn. Vous avez raison, c’est certainement ce que je suis… Adieu, Dantirya Sambail. On ne vous regrettera pas beaucoup, je pense.
Mais il n’était pas envahi par un sentiment de triomphe, pas encore ; il n’éprouvait que le sentiment léger de satisfaction de celui qui se sait allégé d’un fardeau. Il regarda autour de lui pour voir comment les autres s’en sortaient.
Gialaurys affrontait trois ou quatre hommes du Procurateur en même temps ; il ne semblait pas avoir besoin d’un coup de main. Il se retourna au milieu de la mêlée, vit Septach Melayn debout près du corps inerte du Procurateur et lui adressa un sourire radieux de félicitations.
Navigorn, semblait-il, n’avait pas eu autant de chance. Il revenait de la barrière de manganozas, l’air accablé. De longues éraflures zébraient de rouge un côté de son visage.
— Cette ordure de Mandralisca m’a échappé ! Il s’est enfoncé dans ces satanés palmiers comme s’ils n’existaient pas et il a disparu… Je l’aurais suivi sans ces arbres de malheur ! Regardez comme ils m’ont lacéré !
Rien ne devait ternir l’heure de gloire de Septach Melayn. Il balança une grande tape amicale sur l’épaule de Navigorn.
— C’est grand dommage, mais il ne faut pas vous en vouloir. Ce goûteur est un démon et il n’est jamais facile d’attraper les démons. Il n’ira pas loin tout seul, soyez-en assuré. Puisse-t-il finir dans l’estomac des crabes des marais ! Regardez ! poursuivit Septach Melayn en montrant les corps qui jonchaient le sol. Regardez le Procurateur ! Et Barjazid est là-bas ! Le travail est fini, Navigorn ! Il ne reste qu’un peu de nettoyage à faire !
À trois mille kilomètres de là, quand la tension se relâcha, Prestimion eut l’impression qu’un câble géant venait de se rompre. Le choc fut si brutal que la tête lui tourna et qu’il recula en titubant.
Dekkeret bondit aussitôt à ses côtés pour le prendre par le bras.
— Je n’ai pas besoin d’aide, merci ! fit Prestimion en se dégageant.
Il ne dut pas être très convaincant, car Dekkeret resta près de lui, attentif.
Prestimion croyait avoir compris ce qui venait de se passer dans le campement du Procurateur, mais il ne pouvait en être certain. En tout état de cause, après son voyage avec le casque et l’affrontement avec Venghenar Barjazid, il était au bord de l’épuisement. Il avait froid, comme après avoir nagé longtemps dans une eau glaciale, et tout tourbillonnait dans sa tête. Il ferma les yeux, prit deux ou trois longues inspirations pour essayer de retrouver son équilibre. Puis il se tourna vers la Dame.
— Il est vraiment mort ? demanda-t-il de la voix faible et cassée d’un homme très fatigué.
Elle inclina gravement la tête. Pâle, les traits tirés, elle devait être aussi épuisée que lui.
— On ne parlera plus de lui. C’est Septach Melayn qui s’en est chargé, n’est-ce pas ?
Maundigand-Klimd, à qui était adressée la question, inclina ses deux têtes en même temps.
— Alors, il n’y aura pas de nouvelle guerre civile, fit Prestimion qui sentait les premières étincelles de joie dissiper la fatigue qui l’écrasait. Le Divin en soit loué ! Mais nous avons encore beaucoup à faire pour rétablir l’harmonie sur la planète.
— Vous devriez reposer ce casque, monseigneur, fit Dekkeret. Le simple fait de le porter doit vous faire perdre de l’énergie. Et après ce que vous avez fait…
— Je viens de dire que je n’avais pas fini ! Écartez-vous, Dekkeret. Écartez-vous !
Sans leur laisser le temps de protester, Prestimion actionna la commande de l’ascension et prit de nouveau son essor. Est-ce raisonnable ?
Oui. Oui. Oui. Tandis qu’il en avait encore la force, il devait faire quelque chose.
Il survola en silence, tel un grand oiseau de nuit, les plus grandes cités de Majipoor. Elles brillaient de mille feux dans leur étincelante majesté : Ni-moya et Stee, Pidruid et Dulorn, Khyntor et Tolaghai, Alaisor et Bailemoona.
Et il sentit en elles le poids de la folie. Il perçut avant tout l’angoisse des myriades d’âmes déchirées qui avaient tant souffert quand il avait effacé de la mémoire du monde les souvenirs de la guerre contre Korsibar. Le cœur gonflé par le chagrin, il sentit, bien plus nettement encore que lorsqu’il avait parcouru la planète avec le bandeau de la Dame, l’étendue du mal qu’il avait fait.
Mais ce qui avait été fait pouvait être défait.
Le casque des Barjazid avait infiniment plus de puissance que le bandeau de la Dame. Elle pouvait rassurer et réconforter, mais celui qui portait le casque était en mesure de transformer. Et peut-être de guérir. Était-ce possible ? Il allait le savoir.
Il effleura de son esprit une âme en grand désarroi. Puis une deuxième, encore une autre, mille, dix mille. Il rassembla les morceaux des âmes brisées, les recolla.
Oui ! Oui !
L’effort était terrible. Il sentait sa force vitale couler comme une rivière vers ceux qu’il guérissait. Cela marchait ; il en était certain. Il poursuivit inlassablement sa tâche, accomplissant une manière de Grand Périple silencieux et secret sur la surface de la planète, tantôt à Sippulgar, tantôt à Sisivondal, puis à Treymone et même à Muldemar, effleurant les esprits, réparant, guérissant.
La tâche était gigantesque. Il savait qu’il lui serait impossible de l’achever en un seul voyage, mais il était résolu à la mettre en chantier, à ramener dès ce jour des ténèbres dans lesquelles ils erraient autant qu’il le pouvait de ceux qu’il avait condamnés à la folie.
Il allait au hasard par le monde. La folie était partout.
Il s’arrêtait ici ou là.
Ici.
Là.
Inlassablement Prestimion descendait, réparait, guérissait. Il ne savait plus, depuis longtemps, s’il allait du nord au sud ou d’est en ouest, s’il survolait Narabal, Velathys ou bien une des cités du Mont. Et il continuait, sans se soucier de l’énergie qu’il dépensait. « Je suis le Coronal lord Prestimion, le monarque consacré par le Divin », disait-il à tous, cent fois, mille fois. Et aussi : « Je vous prends dans mes bras, je vous apporte tout mon amour, je vous fais le présent de vous rendre à vous-même. Je suis Prestimion… je suis Prestimion… je suis Prestimion… le Coronal…»
Que se passait-il ? Le contact était rompu. Le ciel semblait se déchirer. Il tombait… tombait…
Il plongeait vers la mer. En tournoyant. Comme une pierre. La tête la première dans l’obscurité.
— Monseigneur, vous m’entendez ?
C’était la voix de Dekkeret. Prestimion ouvrit les yeux – ce n’était pas chose facile dans l’état d’engourdissement où il se trouvait – et vit la silhouette robuste, aux larges épaules, de Dekkeret agenouillé près de lui. Il était étendu de tout son long sur le sol de la chambre ; Dekkeret tenait le casque des Barjazid.
— Que faites-vous avec ça ? demanda Prestimion. En rougissant, Dekkeret posa l’objet par terre, hors d’atteinte de Prestimion.
— Pardonnez-moi, monseigneur. Je l’ai enlevé, il le fallait.
— Vous… me… l’avez… enlevé ?
— Vous seriez mort si vous l’aviez porté plus longtemps. Nous vous voyions partir. Dinitak m’a dit de vous l’enlever. J’ai répondu qu’il était interdit de toucher le Coronal, que c’était un sacrilège. Puis il m’a dit que si je ne le faisais pas, Majipoor allait avoir besoin d’un nouveau Coronal. Alors, j’ai enlevé le casque : je n’avais pas le choix, monseigneur. Envoyez-moi dans les tunnels si vous voulez. Je ne pouvais pas vous regarder mourir sans rien faire.
— Et si je vous ordonnais de me le rendre maintenant, Dekkeret ?
— Je ne vous le donnerais pas, monseigneur. Prestimion hocha la tête. Avec un petit sourire, il se mit sur son séant.
— Vous êtes dévoué, Dekkeret, et très courageux. Sans vous, rien de ce que nous avons accompli aujourd’hui n’aurait pu se faire. Sans vous et sans ce jeune homme…
— Vous n’êtes pas offensé, monseigneur, de savoir que j’ai retiré votre casque ?
— C’était osé, Dekkeret. Un peu trop, sans doute. Mais non, je ne suis pas offensé. Vous avez fait ce qu’il fallait. Aidez-moi donc à me relever.
Dekkeret le souleva comme s’il ne pesait pas plus qu’une plume, le mit sur ses pieds et attendit un peu, comme s’il redoutait qu’il tombe. Il fit du regard le tour de la pièce : il y avait sa mère, Dinitak, Maundigand-Klimd. Le Su-Suheris était aussi impénétrable que jamais, une haute silhouette distante, ne manifestant aucune émotion. Les deux autres portaient encore des traces de la fatigue du combat, mais ils semblaient récupérer. Comme lui.
— Que faisais-tu, Prestimion ? demanda la Dame.
— Je guérissais la folie. Oui, mère, je la guérissais. Avec l’aide du casque, c’est possible, mais le travail est pénible et ne se fera pas du jour au lendemain.
Il baissa les yeux vers le casque, près des pieds de Dekkeret, et secoua la tête.
— Le pouvoir de cet objet est terrifiant ! Je suis tenté de le détruire, ainsi que ceux que nous trouverons dans le campement du Procurateur. Mais ce qui a été inventé une fois peut revenir. Il vaut mieux le garder et essayer de trouver un bon moyen d’utiliser cette force… à commencer par la tâche que je viens d’entreprendre : aller parmi les déments et les ramener à nous.
Il se tourna vers Dekkeret.
— Dantirya Sambail a rassemblé une flotte au large de Piliplok. Les capitaines attendent l’ordre de faire route sur Alhanroel. Faites-leur savoir, Dekkeret, que l’ordre qu’ils attendent n’arrivera jamais et assurez-vous qu’ils se dispersent paisiblement.
— S’ils refusent ?
— Alors, nous les disperserons par la force, déclara Prestimion. Je prie pour ne pas être obligé d’en arriver là. Dites-leur aussi qu’il n’y aura plus de Procurateur à Zimroel. Le titre est aboli. Nous répartirons les biens de celui qui le détenait entre quelques princes plus fidèles à la Couronne. Mère, poursuivit-il en se tournant vers la Dame, je vous remercie pour l’aide précieuse que vous m’avez apportée et vous souhaite un bon retour dans votre île. Dinitak, vous m’accompagnerez au Château ; nous trouverons quelque chose pour vous. Vous, Dekkeret – prince Dekkeret à compter de ce jour –, et vous, Maundigand-Klimd, préparons-nous à rentrer au Château. Cette triste histoire nous en a trop longtemps éloignés.