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— Monseigneur ? fit Teotas, avançant la tête par la porte ouverte.

Il se tenait sur le seuil de l’entrée des appartements officiels du Coronal, cette immense salle dont la gigantesque fenêtre incurvée révélait l’abîme à couper le souffle d’espace vide, contigu à ce côté du Château.

Dekkeret, lorsque Teotas lui avait demandé cet entretien, avait proposé que Teotas vienne le voir dans la pièce du Long Couloir de Methirasp qui semblait lui servir de bureau principal ces derniers temps. Mais cette idée avait mis Teotas mal à l’aise. Ce n’était pas régulier. C’était cette salle-ci qu’il associait à la grandeur et la puissance du Coronal lord. Maintes et maintes fois durant le règne de son frère Prestimion, il y avait rencontré le Coronal, en quelque temps de crise. Ce dont il voulait discuter avec lord Dekkeret, à présent, était un sujet de la plus haute importance, et c’était dans cette salle, et seulement dans cette salle, qu’il voulait en discuter. On ne pouvait d’ordinaire rien exiger d’un Coronal. Mais Dekkeret avait gracieusement accédé à sa requête.

— Entrez, Teotas, dit Dekkeret. Asseyez-vous.

— Monseigneur, répéta Teotas, en faisant le symbole de la constellation.

Le Coronal était assis derrière le splendide bureau ancien, une simple plaque polie de palissandre rouge, dont le grain naturel ressemblait à l’emblème de la constellation qu’utilisaient les Coronals depuis l’époque de lord Dizimaule, une durée de cinq cents ans ou plus. Cela causa une sorte de choc à Teotas, de voir lord Dekkeret bel et bien assis au bureau qu’avait occupé lord Prestimion pendant tant d’années. Mais il avait besoin de ce choc. Il était important pour lui de se rappeler, à chaque occasion qui se présentait, que le grand bouleversement impérial s’était produit une fois de plus, que Prestimion était parti au Labyrinthe pour y devenir Pontife, que ce magnifique bureau, qui avait été celui de lord Confalume avant d’être celui de Prestimion, et celui de lord Prankipin avant d’être celui de Confalume, était désormais celui de lord Dekkeret.

Dekkeret s’accordait bien au décor : mieux que Prestimion, en vérité. Ce bureau avait toujours paru trop gigantesque pour la petite stature de Prestimion, mais Dekkeret, beaucoup plus grand, formait une paire plus assortie avec les dimensions majestueuses du bureau. Il était vêtu de façon traditionnelle, portant la robe vert et doré avec une bordure d’hermine, et il irradiait à ce moment la force et la confiance, au point que Teotas, las jusqu’à l’épuisement et proche des limites de sa force, se sentit soudain vieux et faible en présence d’un homme qui n’avait que quelques années de moins que lui.

— Ainsi, dit Dekkeret. Nous y sommes.

— Nous y sommes, oui.

— Vous avez l’air fatigué, Teotas. Dinitak me dit que vous dormez mal ces derniers temps.

— Je dirais plutôt que je ne dors pas. Lorsque je me livre au sommeil, il m’apporte les plus terribles rêves, des rêves si effrayants que je peux à peine croire que mon esprit est capable d’inventer de telles horreurs.

— Donnez-moi un exemple.

Teotas secoua la tête.

— Il est inutile d’essayer. J’aurais du mal à le décrire. Il ne me reste pas grand-chose en mémoire une fois que je suis réveillé, excepté le sentiment d’avoir vécu une expérience effroyable. Je vois des paysages étranges et hideux, des monstres, des démons. Mais je n’essaierai pas de les dépeindre. Ce qui semble particulièrement effrayant pour le rêveur n’a aucun pouvoir sur les autres… Et de toute façon, je ne suis pas venu parler de mes rêves, monseigneur. C’est au sujet de ma nomination en suspens en tant que Haut Conseiller.

— Qu’en est-il ? demanda Dekkeret, sur un ton si calme et désinvolte que Teotas comprit qu’il s’attendait précisément à une discussion sur ce thème. Je vous rappelle, Teotas, que je n’ai pas encore eu d’acceptation officielle du poste de votre part.

— Et vous n’en aurez pas, répondit Teotas. Je suis venu vous demander de retirer mon nom de la liste des candidats.

Manifestement, Dekkeret avait prévu cette requête. La voix du Coronal était toujours très calme lorsqu’il reprit :

— Je ne vous aurais pas choisi, Teotas, si je ne pensais pas que vous soyez l’homme le plus indiqué pour cette fonction.

— J’en suis conscient. C’est une cause de profond regret pour moi de ne pouvoir accepter ce grand honneur. Mais cela m’est impossible.

— Puis-je avoir une raison ?

— Dois-je en fournir une, monseigneur ?

— Vous ne le « devez » pas, non. Mais je pense vraiment qu’une explication serait appropriée.

— Monseigneur…

Teotas ne put continuer, de peur de ce qu’il pourrait dire. Il ressentit un frémissement, tout au fond de lui, du célèbre caractère que l’on craignait autrefois tant. Pourquoi Dekkeret ne le libérait-il pas tout simplement de sa proposition et ne le laissait-il pas tranquille ? Mais l’ardeur de sa colère avait été grandement diminuée par le temps et par la lassitude qui accompagne le désespoir. Il ne pouvait plus trouver en lui-même qu’un crépitement de contrariété, qui passa rapidement, le laissant vidé, affligé et engourdi.

Il enfouit sa tête dans ses mains.

— Monseigneur, reprit-il au bout d’un moment, d’une voix éteinte, indistincte.

Dekkeret attendit sans rien dire.

— Monseigneur, voyez-vous de quoi j’ai l’air ? Comment je me conduis ? Est-ce le Teotas dont vous vous souvenez d’une époque précédente ? D’il y a ne serait-ce que six mois ? Selon vous, ai-je l’air d’un homme apte à assumer les fonctions de Haut Conseiller du Royaume ? Ne voyez-vous pas que j’ai à moitié perdu la raison ? Plus qu’à moitié. Seul un idiot désignerait quelqu’un d’aussi instable que moi à un poste aussi important. Et vous n’avez rien d’un idiot.

— Je vois que vous paraissez mal portant, Teotas. Mais la maladie se soigne… Avez-vous parlé de cette décision de refuser le poste avec Sa Majesté votre frère ?

— Absolument pas. Je ne vois pas l’intérêt de faire porter à Prestimion le poids de mes problèmes.

— Si le Divin m’avait accordé un frère, dit Dekkeret, je pense que je serais tout à fait disposé à l’écouter parler de ses problèmes, à toute heure du jour ou de la nuit. Et je pense qu’il en est de même pour Prestimion.

— Néanmoins, je ne m’adresserai pas à lui. Cet entretien devenait un supplice.

— Au nom du Divin, Dekkeret ! Trouvez-vous un autre Haut Conseiller, et laissez-moi en finir avec cette histoire ! Assurément, je ne suis pas indispensable.

Le Coronal sembla enfin s’apercevoir de la souffrance de Teotas.

— Personne n’est indispensable, pas même le Pontife et le Coronal, dit-il gentiment. Et j’annulerai cette nomination, si vous ne me laissez pas d’autre choix.

— Je vous remercie, monseigneur.

Teotas se leva comme pour partir.

Mais Dekkeret n’en avait pas terminé avec lui.

— Je devrais vous dire, cependant, que Dinitak pense que ces rêves que vous faites, qui semblent être véritablement épouvantables, ne sont absolument pas l’œuvre de votre cerveau. Il croit qu’ils sont envoyés par un ennemi de l’extérieur, un sien parent, un Barjazid, soupçonne-t-il, qui utilise un modèle du casque qui permet de contrôler les pensées que nous avons jadis employé contre Dantirya Sambail.

— Est-ce possible ? souffla Teotas.

— En ce moment, Dinitak cherche les preuves à l’appui de sa théorie. Et prendra les mesures nécessaires, s’il découvre que ce qu’il suspecte est vrai.

— Cette idée me laisse perplexe, monseigneur. Pourquoi quelqu’un voudrait-il m’envoyer de mauvais rêves ? Votre ami Dinitak perd son temps, je pense.

— Quoi qu’il en soit, je l’ai autorisé à enquêter là-dessus.

Teotas sentit qu’il arrivait aux limites de ses forces. Il devait mettre fin à cette situation.

— Quoi qu’il puisse découvrir, cela ne changera rien à notre discussion, dit-il. La vraie question est ce qu’il advient de mon mariage… Vous savez, j’imagine, que Fiorinda est au Labyrinthe avec Varaile ?

— Oui.

— Elle est aussi importante pour Varaile que vous dites que je le suis pour vous. Mais je ne vivrai pas séparé d’elle indéfiniment, monseigneur. Il n’y a pas d’autre solution, en ce cas, que de refuser pour l’un de nous la nomination royale et ma règle a toujours été de placer les besoins et désirs de Fiorinda avant les miens. Par conséquent, je ne serai pas votre Haut Conseiller.

— Vous penserez peut-être autrement, dit Dekkeret, une fois que nous vous aurons délivré de ces rêves. Renoncer à la fonction de Haut Conseiller est une affaire sérieuse. Je vous promets de vous libérer si vous avez le sentiment, même une fois débarrassé de vos rêves, de ne pas vouloir de ce travail. Mais pouvons-nous laisser cette décision en suspens jusque-là ?

— Vous êtes implacable, monseigneur. Mais je suis inflexible. Rêves ou pas rêves, je veux être avec ma femme, et elle veut être avec Varaile au Labyrinthe. Il se dirigea de nouveau vers la porte.

— Accordez-vous une semaine de plus, dit Dekkeret. Nous nous reverrons dans une semaine, et si vous êtes toujours dans le même état d’esprit, je nommerai quelqu’un d’autre à ce poste. Pouvons-nous en convenir ? Une semaine de plus ?

La ténacité de Dekkeret était exaspérante. Teotas ne pouvait en supporter davantage.

— Comme monseigneur le voudra, murmura-t-il. Une semaine de plus, oui. Comme vous le voudrez.

Il fit hâtivement le symbole de la constellation et se précipita hors de la salle avant que le Coronal n’ait pu prononcer un mot de plus.

 

Cette nuit Teotas reste éveillé pendant des heures, trop fatigué pour pouvoir dormir, et il commence à espérer que, cette fois peut-être, il sera épargné, qu’il traversera la nuit de minuit à l’aube sans descendre, même un instant, au royaume des rêves. Mieux vaut ne pas dormir du tout, pense-t-il, que de subir la torture que sont devenus ses rêves.

Mais malgré tout, il passe, une fois de plus, sans s’en rendre compte de l’état de veille au sommeil. Il n’y a pas de transition brutale, pas d’impression de traverser une frontière. Cependant, sans trop savoir comment, il a pénétré dans un autre endroit étrange, où il sait qu’il va souffrir. Alors qu’il y avance, la puissance de l’endroit ne se fait connaître que petit à petit à lui, s’accumule lentement, augmente à chacun de ses pas, ne l’oppressant d’abord qu’un peu, puis davantage et ensuite bien plus encore.

Et maintenant, toute la tension de cet endroit pèse sur Teotas. Il se trouve dans une région d’arbustes gris, bas, au tronc épais et aux feuilles larges. Un épais brouillard plane. Le ton général ici est l’absence de couleur : les teintes ont été saignées à blanc. Et il y a une terrible attraction qui monte du sol, un étau de gravité qui s’accroche avec une force inexorable à chaque partie de lui. Ses paupières sont en plomb. Ses joues sont flasques. Son ventre s’affaisse. Sa gorge est un sac qui pend mollement. Ses os se courbent sous l’effort. Il marche les genoux fléchis. Combien pèse-t-il ici ? Trois cent cinquante kilos ? Trois mille cinq cents ? Trois millions cinq cent mille ? Il est inconcevablement lourd. Lourd. Lourd.

Son poids cloue ses pieds au sol. Chaque fois qu’il en lève un pour faire un pas de plus, il entend un son se propager tandis que la planète se rétracte sous le coup de la séparation. Il a conscience du sang noir qui stagne et dort dans les artères affaiblies de sa poitrine. Il porte un monstrueux fardeau d’acier sur les épaules. Pourtant il continue d’avancer. Il doit y avoir une fin à cet endroit, quelque part. Mais il n’y a pas de fin.

S’arrêtant, Teotas s’agenouille, juste pour reprendre son souffle. Des larmes de soulagement éclatent, alors qu’un peu de tension est ôtée de sa charpente osseuse. Pareilles à des gouttes de vif-argent, les larmes coulent lentement sur ses joues et tombent lourdement sur le sol.

Lorsqu’il se sent prêt à repartir, il tente de se lever. Il doit s’y reprendre à cinq fois. Puis il y parvient, s’ébranle, se soulève sur les articulations des mains, postérieur en l’air, les intestins tirés vers le sol, la colonne vertébrale qui saille, le cou qui craque. Plus haut. Plus haut. Encore une poussée. Il est debout. Il halète. Il marche. Il retrouve le chemin qu’il suivait un instant plus tôt : il y a ses empreintes, enfoncées de deux centimètres dans le sol sableux. Il repose ses pieds dans les traces et avance.

La pesanteur continue d’augmenter. Respirer est devenu un combat. Sa cage thoracique ne se soulève plus que contrainte et forcée, ses poumons sont tendus comme des bandes élastiques. Ses joues pendent vers ses épaules. Il a un boulet sur la poitrine. Et cela continue à empirer. Il sait que s’il reste là plus longtemps il sera aplati. Il sera laminé jusqu’à n’être plus qu’un film de poussière recouvrant le sol.

L’effet continue à s’aggraver. Il ne peut plus se tenir droit. Le haut de son corps est devenu trop lourd et la masse de son crâne lui recourbe le dos de façon convexe, ses vertèbres glissent, grincent et craquent. Il a très envie de s’étendre à plat ventre, de s’abandonner à cette force terrifiante, mais il sait que s’il le fait, il ne pourra jamais se relever.

Le ciel descend sur lui. Un bouclier gris appuie sur son dos. Ses genoux prennent racine. Il rampe. Il rampe. Il rampe. Il rampe.

— Aidez-moi ! crie-t-il. Fiorinda ! Prestimion ! Abrigant !

Ses mots sont comme des grains de plomb. Ils coulent de sa bouche et tombent à pic sur le sol. Il rampe.

Il ressent une douleur horrible dans le flanc. Il craint que ses intestins ne se soient rompus à travers sa peau. Ses os se séparent aux coudes et aux genoux. Il rampe. Il rampe. Il rampe.

— Pres… tim… i… on !

Le nom jaillit comme un gargouillis incohérent. Son gosier est de pierre. Ses lobes d’oreilles sont de pierre. Ses lèvres sont de pierre. Il rampe. Ses mains s’enfoncent dans le sol. Il les en arrache violemment. Il est à bout de force. Il va périr. C’est la fin : il est sur le point de mourir d’une mort lente et hideuse. Le gris manteau du ciel l’écrase. Il est pris entre la terre et l’air. Tout est invraisemblablement lourd. Lourd. Lourd. Lourd. Il rampe. Il ne voit que le sol nu et inégal à vingt centimètres de son nez.

Puis, miraculeusement, une porte apparaît devant lui, un ovale doré chatoyant dans l’air, juste au-dessus de sa tête.

Teotas sait que, s’il peut l’atteindre, il se libérera de ce royaume de pression insoutenable. Mais l’atteindre est un défi quasiment au-dessus de ses possibilités. Chaque centimètre qu’il gagne représente un triomphe sur des forces implacables.

Il l’atteint. Centimètre par centimètre, il se traîne plus loin, se tire sur le sol, enfonçant ses ongles et halant son corps incroyablement lourd vers la porte dorée, et elle plane juste devant lui, il pose ses mains sur le bord et se hisse sur ses pieds, passe une épaule, puis aussitôt la tête et le cou, et réussit tant bien que mal à lever une jambe et lui faire franchir le seuil. Et il est de l’autre côté. Il se sent tomber, mais la chute n’est que d’un mètre et il atterrit à plat ventre sur une plate-forme de brique où il reste, cherchant sa respiration.

Son poids est normal de ce côté. C’est le monde réel qui s’étend ici. Il est toujours endormi, mais il sent qu’il a quitté sa chambre et erre sur un parapet extérieur du Château.

Rien n’a l’air familier. Il voit des flèches, des embrasures, des tours lointaines. Il se trouve sur un chemin étroit et sinueux qui semble monter toujours plus haut tournant autour d’une haute dépendance en saillie du château qu’il ne parvient pas à identifier. Le ciel ténébreux est tacheté de l’éclat des étoiles et la lumière froide de deux ou trois des lunes brille sur l’horizon. Il continue à s’élever. Il imagine qu’il entend un vent sinistre hurler en fouettant le sommet du Mont, bien qu’il sache qu’il ne devrait pas entendre de telles choses à cette altitude privilégiée.

Le chemin de brique qu’il suit devient toujours plus raide, toujours plus étroit. Les marches sont fissurées et cassées sous ses pieds, comme si nul ne s’était soucié de monter ici depuis des siècles et que la brique ait été purement et simplement abandonnée à l’érosion. Il lui semble qu’il gravit la face externe de l’une des tours de garde de la périphérie du Château, grimpant sur une piste terriblement précaire avec une interminable descente des deux côtés. Il commence à se sentir un peu inquiet.

Mais il n’y a pas de retour possible. Suivre cette piste est comme monter sur l’épine dorsale d’un monstre gigantesque. Le chemin ici est trop étroit pour pouvoir se retourner, et essayer de le descendre à reculons est inconcevable, donc aucune retraite n’est possible. Une sueur glacée se met à lui dégouliner sur les flancs.

Il franchit un tournant du chemin et la Grande Lune remplit soudain le ciel. Elle est croissante ce soir, d’un éclat aveuglant, une énorme paire de cornes blanches et brillantes pendue devant lui. Grâce à son éclat glacial, il voit qu’il a gravi une aiguille solitaire du colossal Château et atteint un point proche de la pointe. Très loin à droite, il voit ce qu’il pense être les toits du Château Intérieur. À gauche, il n’y a qu’un abîme noir. Il ne peut monter plus haut. Ni faire demi-tour. Il ne peut que rester là, à trembler sur cette pointe dressée, vertigineuse, fouetté par le vent mugissant, attendant de se réveiller. Ou alors, il peut choisir de faire un pas dans le vide et de descendre en flottant vers ce qui peut l’attendre en dessous.

Oui. Voilà ce qu’il veut faire.

Teotas se tourne sur sa gauche et regarde les ténèbres, puis il pose un pied hors du chemin de brique qui marque le bord du sentier et le franchit.

Mais ce n’est pas un rêve. Il tombe réellement.

Teotas ne s’en soucie pas. C’est comme voler. L’air frais venant d’en dessous lui brosse les cheveux comme une caresse. Il tombe et tombe encore sur trois cents mètres, trois mille, peut-être toute la hauteur qui le sépare du pied du Mont du Château, et il sait que lorsqu’il atteindra le fond, il sera en paix. Enfin. En paix.