15

 

— Il me semble qu’aujourd’hui nous pratiquons l’escrime au bâton, dit Septach Melayn avec une petite hésitation. Ou bien, est-ce le sabre à garde en coquille ?

— La rapière, Votre Excellence, corrigea le jeune Polliex, le garçon brun et gracieux d’Estotilaup, second fils du comte de Thanesar. Demain sera le jour du bâton, monsieur.

— La rapière. Ah ! Oui, bien sûr, la rapière. Ce qui explique pourquoi vous portez tous vos masques, répéta Septach Melayn, écartant son erreur d’un haussement d’épaules et d’un sourire.

À une époque, il avait considéré ces petits trous de mémoire comme autant de péchés contre le Divin, et fait pénitence pour cela en pratiquant pendant des heures des exercices à l’épée. Mais il avait récemment conclu un accord avec lui-même, et avec le Divin par la même occasion, concernant de telles erreurs. Tant que son œil resterait vif et sa main toujours ferme, il se pardonnerait ces petites étourderies. Quand un homme vieillit, il doit inévitablement se résigner au sacrifice d’une faculté ou d’une autre ; et Septach Melayn était prêt à renoncer à une partie de son excellente mémoire si, en échange, il pouvait conserver sa parfaite coordination de mouvements hors pair pendant une année de plus, voire trois, cinq ou dix.

Il choisit une rapière dans le coffre des armes, contre le mur, et se retourna face à sa classe. Ils s’étaient déjà alignés en demi-cercle ; Polliex à gauche et la nouvelle, la jeune Keltryn, à l’autre bout de la rangée. Septach Melayn commençait toujours la leçon avec l’une des extrémités, et Polliex s’arrangeait toujours pour être à un endroit où il serait dans les premiers choisis. La fille avait rapidement saisi l’astuce.

Ils étaient onze dans ce cours : dix jeunes hommes et Keltryn. Ils rencontraient Septach Melayn chaque matin pendant une heure, dans le gymnase de l’aile est du Château qui était sa salle d’exercices privée depuis le début du règne de Prestimion. C’était une pièce claire, haute de plafond, dont les murs étaient percés de huit fenêtres octogonales en hauteur qui laissaient entrer de généreux flots de lumière jusque peu après midi. D’aucuns prétendaient que cet endroit était une écurie, du temps de lord Guadeloom, mais c’était il y a bien longtemps, et la salle était utilisée comme gymnase de temps immémorial.

— La rapière, déclara Septach Melayn, est une arme d’une utilisation extrêmement variée, assez légère pour autoriser un grand talent dans le maniement, et cependant capable d’infliger une blessure importante lorsqu’elle est utilisée comme arme de défense.

Il balaya rapidement du regard le demi-cercle, décida de ne pas prendre Polliex pour la première démonstration de la journée, et regarda automatiquement de l’autre côté, où Keltryn attendait.

— Vous, madame. Avancez.

Il leva son arme et lui fit signe.

— Votre masque, monsieur ! s’écria une voix au milieu du groupe.

Il s’agissait de Toraman Kanna, le fils du prince de Syrinx, à la peau sombre et lisse et aux séduisants yeux en amande. C’était toujours lui qui soulignait ce genre de choses.

— Mon masque, oui, dit Septach Melayn, souriant avec amertume.

Il en décrocha un du mur. Septach Melayn insistait toujours pour que ses élèves portent des masques leur protégeant le visage, lorsque les armes les plus affûtées étaient utilisées, de crainte que le coup violent et hasardeux d’un novice ne fasse perdre un œil princier, créant un raffut et un tollé inopportuns parmi la parentèle du garçon blessé.

Cependant, la suggestion lui avait un jour été faite en classe qu’il devrait également porter un masque, afin de montrer le bon exemple. Il lui semblait follement absurde qu’on lui demande à lui entre tous de prendre une telle précaution… lui dont la garde n’avait jamais été percée par un autre bretteur, pas même une seule fois, excepté en cette unique occasion, lors de l’engagement de Stymphinor dans la guerre contre Korsibar, lorsqu’il avait combattu contre quatre hommes en même temps sur le champ de bataille, et qu’un lâche l’avait touché par le flanc, hors des limites de sa vision périphérique. Mais pour la logique, il accepta. Il était toutefois souvent nécessaire que ses élèves lui rappellent de mettre cette chose disgracieuse, au début de chaque cours.

— Si vous voulez bien, madame, reprit-il, et Keltryn s’avança au centre du groupe.

Septach Melayn ne s’était pas encore tout à fait habitué à l’idée d’une femme épéiste. Il était, bien entendu, beaucoup plus à l’aise en compagnie de jeunes hommes que de femmes ou de jeunes filles : telle était simplement sa nature. Il en avait toujours eu un cercle autour de lui. Mais le fait que ses élèves aient toujours été des hommes n’était pas tant une question de préférence de sa part que de la leur ; Septach Melayn n’avait même jamais entendu parler d’une femme voulant manier des armes, avant celle-ci.

Le plus étrange était que Keltryn semblait avoir un talent naturel pour ce sport. Elle avait environ dix-sept ans, était agile et vive, avec un corps maigre qui aurait presque pu être celui d’un garçon, et les bras et jambes exceptionnellement longs qui étaient un atout en escrime. Elle avait le teint de sa sœur aînée et aussi sa beauté éclatante, mais chaque geste de Fulkari était empli d’une douce séduction, évidente même pour Septach Melayn, bien qu’il n’y réagît pas, alors que les mouvements de celle-ci avaient un côté irrépressiblement saccadé, inexpérimenté, qu’il trouvait délicieusement peu féminin. En outre, il était inconcevable d’imaginer Fulkari prenant une épée. Cette arme ne paraissait absolument pas déplacée dans la main de Keltryn.

Elle lui faisait hardiment face, l’épée au repos le long de son corps. À l’instant où Septach Melayn leva son arme, elle dressa la sienne et se mit de côté, en position de combat, prête à répondre à son assaut. Le profil qu’elle présentait était très étroit : dès le premier jour dans le groupe, elle avait bandé sa poitrine dans un sous-vêtement bien serré, ce qui fait qu’elle paraissait ne pas en avoir, sous sa veste d’escrime blanche. Ce qui était tout aussi bien, pensait Septach Melayn. Il n’avait pas l’habitude de pratiquer l’escrime avec quelqu’un ayant des seins.

C’était la première leçon de rapière depuis qu’elle avait rejoint le groupe. Keltryn tenait bizarrement son arme, et Septach Melayn secoua la tête et baissa son arme d’un petit coup.

— Commençons par étudier la position de la main, madame. Nous suivons ici le style de Zimroel : la poignée est plus longue que ce dont vous êtes familière et nous la tenons plus loin de la garde. Vous constaterez que cela donne une plus grande liberté de mouvement.

Elle corrigea sa prise. Le masque dissimulait tout signe d’embarras ou de déplaisir face à cette critique. Lorsque Septach Melayn leva de nouveau son arme, elle leva la sienne, l’agitant comme pour indiquer qu’elle était impatiente de débuter la leçon.

L’impatience était une chose qu’il ne pouvait tolérer. Délibérément, il la fit attendre.

— Examinons certains principes de base, dit-il. Notre intention avec cette arme, comme je pense que vous le savez, est d’allonger des bottes, de parer les contre-attaques de notre adversaire et de préparer notre riposte. Seule la pointe de l’arme est utilisée. Le corps entier est la cible. Ces faits doivent déjà vous être familiers. Ce que je vous enseigne de particulier ici, c’est le fractionnement de l’instant. Avez-vous déjà entendu ce terme, madame ?

Elle fit signe que non.

— Nous considérons qu’un bon escrimeur doit prendre le contrôle du temps, plutôt qu’être contrôlé par lui. Dans nos vies quotidiennes, nous percevons le temps comme un flot ininterrompu, une rivière qui coule continuellement de la source à l’embouchure. Mais en réalité, une rivière est constituée de petites unités d’eau, chacune distincte des autres. Parce qu’elles se déplacent dans la même direction, elles donnent l’illusion de l’unité. Ce n’est cependant qu’une illusion.

Comprenait-elle ? Elle ne laissait rien deviner.

— Il en est de même pour le temps, continua Septach Melayn. Chaque minute d’une heure est une unité indépendante. De même pour chaque seconde d’une minute. Votre tâche consiste à isoler les unités de chaque seconde, et à visualiser votre adversaire se déplaçant d’une unité à la suivante en une série de sauts discontinus. C’est une discipline difficile ; mais une fois que vous la maîtrisez, il est facile de vous glisser entre un de ses sauts et le suivant. Par exemple…

Il dit « en garde », prit immédiatement l’offensive, se fendit et la laissa parer, se fendit à nouveau et cette fois contra sa parade en écartant son arme, ce qui lui dégagea la voie vers son épaule gauche qu’il toucha, puis il recula et porta une nouvelle botte, avant qu’elle n’ait eu le temps de remarquer qu’elle avait reçu un coup, et lui toucha l’autre épaule. Une troisième fois, il se glissa à l’intérieur de sa garde et toucha avec précaution, une grande précaution, le milieu de sa cage thoracique, juste au-dessus de l’endroit où il pensait que devaient se rejoindre ses seins comprimés.

La démonstration entière n’avait duré qu’une poignée de secondes. Ses mouvements lui semblaient désormais lents, terriblement lents, mais Septach Melayn se jugeait d’après des critères vieux de vingt ans. Il n’y avait toujours personne capable d’égaler sa vitesse.

— Maintenant, dit-il, repoussant son masque en arrière et relâchant la pose, le but de ce que je viens de faire n’était pas de vous prouver que je suis un escrimeur de haut niveau, ce que, je pense, nous pouvons tous considérer comme allant de soi, mais de vous montrer la façon dont fonctionne la théorie du frac, talonnement de l’instant. J’imagine que ce que vous venez de ressentir était une impression confuse d’action, dans laquelle un adversaire plus grand et plut expert se jetait implacablement sur vous de tous côtés à la fois et vous touchait à plusieurs reprises, tandis que vous cherchiez à discerner un schéma dans ses mouvements. Tandis que ce que j’ai ressenti était une succession d’intervalles discrets, des plans d’action figés : vous étiez ici, puis là, et je me suis glissé dans l’intervalle entre ces positions et ai touché votre épaule. Je me suis retiré, suis revenu, ai trouvé une ouverture entre les deux intervalles suivants et j’ai à nouveau pénétré votre garde. Et ainsi de suite. Me suivez-vous ?

— D’aucune façon profitable, Votre Excellence.

— Non. Je ne pensais pas que vous le pourriez. Mais reprenons l’enchaînement, maintenant. Je vais tout refaire, exactement de la même manière. Cette fois, cependant, essayez de me voir, non comme une tornade d’activité ininterrompue, mais comme une suite de tableaux immobiles dans lesquels je suis dans cette position, puis dans une autre, et dans la suivante. C’est-à-dire que vous devez me voir plus vite, afin que j’aie l’air de bouger plus lentement. Cette idée peut vous paraître n’avoir aucun sens pour le moment, mais je pense que tôt ou tard, elle en prendra un… En garde, madame !

Il recommença le tout. Ce coup-ci, elle fut peut-être encore plus inefficace, bien qu’elle sût de quelle direction viendraient ses mouvements. Il y avait du désespoir dans ses parades, une hâte frénétique, qui s’écartaient grandement de la forme et l’obligeaient, lui, à allonger au maximum pour pouvoir la toucher comme auparavant. Mais elle semblait également essayer de comprendre son discours énigmatique sur le fractionnement de l’instant. Elle paraissait tenter de ralentir tant bien que mal la course du temps, en attendant jusqu’au tout dernier moment pour réagir à ses bottes. Ensuite, bien sûr, elle devait précipiter ses parades. Face à un bretteur tel que Septach Melayn, cette tactique ne pouvait que mener au désastre ; mais au moins, elle essayait de comprendre la méthode.

Il la toucha derechef à l’épaule gauche, à l’épaule droite et au sternum.

De nouveau, il s’arrêta et repoussa son masque. Elle en fit autant. Son visage était rouge, et elle avait une expression maussade et hostile.

— Beaucoup mieux, cette fois-ci, madame.

— Comment pouvez-vous dire une telle chose ? J’ai été lamentable. Ou essayez-vous seulement de vous moquer de moi… Votre Grâce ?

— Oh, non, madame ! Je suis ici pour enseigner, non pour me moquer. Vous vous comportez bien, mieux, peut-être, que vous ne le pensez. Le potentiel est là sans aucun doute. Mais ces techniques ne se maîtrisent pas en un seul jour. Je voulais seulement vous faire voir le domaine dans lequel vous devez travailler.

Faire une grande épéiste d’une telle fille serait un défi intéressant, songea-t-il.

— Maintenant, observez pendant que je répète la même manœuvre avec quelqu’un de plus coutumier de mes théories. Regardez, s’il vous plaît, comme il reste calme au milieu de l’attaque, comme il semble être immobile alors qu’il est en mouvement. Audhari ? appela-t-il en lançant un regard vers le milieu du groupe.

Il était le meilleur élève de Septach Melayn, un garçon de Stoienzar aux taches de rousseur sur tout le visage, l’arrière-petit-fils du duc d’Oljebbin, l’ancien Haut Conseiller sous le règne de lord Confalume, et, par conséquent, vaguement apparenté à Prestimion. Il était grand et fort, avec de puissants avant-bras et les plus vifs réflexes que Septach Melayn ait rencontrés depuis longtemps.

— En garde, fit Septach Melayn, qui partit immédiatement à l’attaque.

Audhari n’avait pas plus de chance qu’un autre de le battre, mais il était toutefois capable de faire les pauses, de retenir la cascade de moments les uns au-dessus des autres. Et ainsi, il pouvait anticiper, parer, trouver une occasion entre un instant et le suivant pour contre-attaquer une ou deux fois, et de manière générale se débrouiller de façon honorable, tout bien considéré, alors que Septach Melayn entreprenait méthodiquement de percer sa garde à de multiples reprises.

Tout en accomplissant sa tâche, Septach Melayn put jeter un regard vers Keltryn. Elle observait intensément, totalement concentrée.

Elle apprendra, décida-t-il. Elle ne pourrait jamais être aussi forte qu’un homme, elle ne serait sans doute pas aussi rapide, mais son œil était bon, sa volonté de réussir excellente, sa position tout à fait satisfaisante dans la forme. Il ne comprenait toujours pas comment une jeune femme pouvait vouloir se mettre à l’escrime, mais il résolut de la traiter avec autant de sérieux que n’importe lequel de ses autres élèves.

— Vous ne pouvez pas encore voir, dit-il à la jeune fille, comment Audhari s’y prend pour séparer un instant du suivant. Tout se fait en esprit, c’est une technique qui requiert une longue pratique. Mais surveillez, cette fois-ci, la façon dont il se tourne pour faire face à chaque botte. Ne me prêtez aucune attention. Ne regardez que lui… Encore, Audhari. En garde !

— Monsieur ? La voix était celle de Polliex. Un messager vient d’arriver, Votre Grâce.

Septach Melayn prit conscience que quelqu’un était entré dans la pièce, l’un des pages du Château, évidemment. Il s’écarta d’Audhari et rejeta son masque.

Le garçon portait un message, plié en trois, non scellé. Septach Melayn le parcourut rapidement des yeux d’un bout à l’autre, comme à son habitude, remarquant le « V » griffonné de la signature de lady Varaile à la fin, tout en lisant le corps du texte. Puis il le relut plus attentivement, comme s’il pouvait ainsi en changer le contenu, mais ce ne fut pas le cas. Il releva la tête.

— Le Pontife Confalume est mort, dit Septach Melayn. Lord Prestimion, qui était sur le chemin du retour, a fait demi-tour et est reparti au Labyrinthe pour les funérailles de Sa Majesté. En tant que Haut Conseiller, j’y suis appelé également. La leçon est ajournée. Je pense que nous ne nous reverrons pas de quelque temps.

Les élèves se dispersèrent en un brouhaha de murmures. Septach Melayn passa au milieu d’eux comme s’ils étaient invisibles et quitta la pièce.

Ainsi, c’était enfin arrivé, songeait-il, et dorénavant, tout allait changer.

Confalume disparu, Prestimion Pontife, un nouvel homme sur le trône du Château. Un nouveau Haut Conseiller devrait également être nommé. Il est exact que Korsibar avait gardé Oljebbin à ce poste, après s’être emparé de la couronne, mais il l’aurait sans doute rapidement remplacé si son règne avait duré assez longtemps pour lui permettre de penser à de telles questions ; et Prestimion, à la fin de l’usurpation, n’avait pas perdu de temps pour mettre un homme à lui en place. Dekkeret, selon toute vraisemblance, voudrait en faire autant. De toute manière, Septach Melayn savait qu’il accompagnerait Prestimion au Labyrinthe. C’est ce que l’on attendait de lui, et il s’y conformerait. Mais pourtant… pourtant… ils avaient dit que Confalume se remettrait, qu’il ne risquait pas de mourir dans l’immédiat…

Tout ceci faisait beaucoup à assimiler, si tôt dans la journée.

En s’engageant dans le couloir qui reliait l’aile est au Château Intérieur, Septach Melayn passa devant l’édifice gris en forme de voûte qui constituait les nouvelles Archives de Prestimion, et la bizarrerie aux folles courbes du Beffroi de lord Arioc. En arrivant dans la Cour Pinitor, il vit Dekkeret se diriger vers lui, en sens opposé, lady Fulkari à ses côtés. Ils portaient des tenues d’équitation, et avaient l’air chiffonnés et en sueur, comme s’ils revenaient d’une chevauchée dans la prairie.

C’est maintenant que cela commence, songea Septach Melayn.

— Monseigneur ! cria-t-il.

Dekkeret regarda dans sa direction, bouche bée de surprise.

— Qu’avez-vous dit, Septach Melayn ?

— Dekkeret ! Dekkeret ! Vive lord Dekkeret ! cria Septach Melayn, mains tendues pour faire le symbole de la constellation. Longue vie à lord Dekkeret ! Je crois que je suis le premier à prononcer ces mots, ajouta-t-il ensuite sur un ton plus bas.

Ils le dévisageaient tous les deux, Dekkeret et lady Fulkari, figés, abasourdis. Puis Septach Melayn les vit échanger des regards stupéfaits.

— Qu’est cela, Septach Melayn ? Que faites-vous ? demanda Dekkeret d’une voix rauque.

— Je fais le salut approprié, monseigneur. Il semble que des nouvelles soient arrivées du Labyrinthe. Prestimion est devenu Pontife, et nous avons un nouveau Coronal à acclamer. Du moins, nous l’aurons dès que le Conseil pourra se réunir. Mais c’est comme si c’était fait, monseigneur. Vous êtes maintenant notre roi ; et je vous salue comme tel… Vous semblez contrarié, monseigneur. Qu’ai-je pu dire pour vous offenser ?